Sapa se situe dans le Nord-Ouest du Vietnam, dans la province de Lao Cai, près de la frontière chinoise. Cette ville est perchée à une hauteur de 1500-1650m au-dessus de la mer, sur un affluent du fleuve Rouge (Sông Hông).

Traditionnellement, la région était connue pour sa production d’opium, mais dans la 2^e partie du 20^e siècle, cette pratique fut interdite et donc remplacée par la riziculture. Les rizières en cascade ou en terrasse se firent alors de plus en plus nombreuses, ce qui changea le paysage.

Ce lieu pittoresque, qui ressemble maintenant à une station hivernale, intéressa très vite les colons français qui y construisirent un poste militaire au 20^e siècle, les prémices de la ville qui s’y tient aujourd’hui, ainsi qu’une mission catholique. En 1913, un sanatorium dédié aux militaires français fatigués fut créé, qui cherchaient à fuir la chaleur. On prêtait aussi des vertus miraculeuses à Sapa, ce qui en fit une référence en terme de bien-être. La ville se développa petit à petit autour, et devint vite touristique.

L’une des choses qui attira les Français à l’époque fut le climat de la région, qui est plus froid que le reste du pays : le climat est modéré et la température moyenne est de 15-18 °C alors que le sud présente une température moyenne est de 27,5 °C. Logique, à plus de 1500 mètres d’altitude ! Même en été, il n’est pas rare qu’il fasse frais, il est donc recommandé d’emporter des vêtements chauds. En hiver toutefois, les températures deviennent vraiment froides, au point que, parfois, Sapa se retrouve sous la neige. Les rizières et les montagnes se transforment alors en un paysage insolite recouvert d’« or blanc », qui rappelle énormément les Alpes.

L’un des sites à voir à Sapa est Thác Bạc, aussi joliment appelé les « chutes d’Argent ». Il s’agit d’une cascade haute de 100 mètres, à une altitude de 1800 mètres.  Pour une meilleure vue, un pont de bois a été placé au milieu de l’eau.

La Porte Céleste se trouve à proximité de la cascade d’Argent et offre une vue imprenable sur les montagnes, dont le mont Fansipan, dit  Phan Xi Păng qui est le plus haut sommet de toute l’Indochine (haut de 3143 mètres). Monter jusqu’au sommet requiert  une bonne endurance, cependant il n’est pas nécessaire d’avoir des connaissances en escalade : le chemin est très praticable bien qu’en pente raide. La végétation est parfaitement préservée et fait de ce lieu l’une des plus grandes réserves naturelles du Vietnam, aussi appelée le parc national de Hoang Lien.

Ce parc, sur la route de Lai Châu, compte 20% de la flore nationale, et pratique plusieurs activités, comme l’extraction d’huile et d’autres composants à des fins pharmaceutiques. La richesse de cette réserve naturelle lui vaut d’être reconnue par l’ASEAN. On y trouve aussi quelques ethnies minoritaires comme les Hmong, les Day et les Giay qui y vivent. Il est possible de se rendre à leurs villages pour les rencontrer, et même d’assister à certaines de leurs activités sportives et artistiques traditionnelles. Un lieu qui plaira aux « éco-touristes » !

Dans le bourg de Sapa, l’ancienne cathédrale détonne avec le reste du paysage. Elle fut construite en 1895 avec des pierres dans un style romano-gothique. Il s’agit d’une des cinq plus vieilles églises (datant de plus d’un siècle) du Vietnam, parmi les plus connues.

Pour une vue panoramique du bourg de Sapa, vous pouvez vous rendre à la montagne Ham Rong, signifiant le mont de la Mâchoire de Dragon. Elle fut appelée ainsi pour sa forme, et se trouve à proximité du centre de la ville de Sapa. Pour la plus belle vue possible, San May, le Jardin nuageux, est le meilleur observatoire pour admirer les fleurs d’arbres fruitiers en contrebas. On peut aussi faire un trek de 2h dans les alentours, et accéder au magnifique Jardin des Orchidées et ses quelques 6000 pots aux 200 sortes d’orchidées. Cette montagne renferme d’autres trésors comme la grotte de Tam Mon.

L’une des spécialités les plus connues de Sapa et dont les locaux et visiteurs raffolent, est le thang co, une soupe traditionnelle préparée avec de la viande de cheval à la poêle sur un four en terre. Ce plat vient de Bac Ha, et peut aussi être préparé avec de la viande de buffle ou de chèvre, bien que son nom signifie littéralement « cheval soupe ».

Le com lam est une spécialité culinaire à base de riz gluant qui nous vient des Muong, une minorité ethnique : autrefois, les Muong n’avaient pas les ustensiles adéquats pour cuisiner le riz, et utilisaient donc des longs tubes de bambous pour le cuire. Cette technique continue d’être utilisée aujourd’hui : des tronçons de bambous sont remplis de riz gluants, puis grillés jusqu’à ce que l’écorce soit calcinée. Puis cette écorce est retirée pour ne laisser que la chair blanche du bambou, qui entoure le riz. Elle n’est pas jetée et se déguste froide, accompagnée de poulet, de porc ou de pousses de bambous.