Le jade est un matériau symbolique de l’Asie, et plus particulièrement de Chine, où il tient encore aujourd’hui une place importante. Beaucoup de voyageurs ont pour idée de ramener un souvenir fait de jade dans leur valise. Mais il faut être vigilant car les arnaques sont partout ! Suivez-notre guide pour vous y retrouver.
Sous le terme de jade sont en réalité regroupés deux matériaux : la jadéite et la néphrite. La jadéite est la plus recherchée et donc la plus chère. Vous imaginez le jade vert impérial ? C’est bien à la jadéite que vous pensez. Mais en réalité, elle peut être de différentes couleurs, comme le bleu ou l’orangé. À l’état le plus pur, elle n’est pas verte mais translucide. Elle provient presqu’exclusivement de gisements situés au Myanmar, en Haute Birmanie.
De l’autre côté, la néphrite est une pierre opaque. Elle est beaucoup plus répandue que la jadéite. Elle ne prend jamais de teinte aussi intense que la jadéite mais elle a ses raretés comme la « graisse de mouton », blanche et difficile à trouver. En Asie, il existe de nombreux gisements de néphrite. Mais la majorité provient de Chine.
Aucun jade vendu au Vietnam ne provient de l’intérieur des frontières : gare aux vendeurs qui vous assurent le contraire ! Il n’existe que quelques gisements de néphrite de mauvaise qualité qui ne sont pas exploités. Aucun traitement ni production n’est effectué au Vietnam non plus : les pièces sont directement importées de Chine. En outre, il s’agit souvent de néphrite, et non de jadéite.
Sachez tout d’abord que seul un laboratoire peut certifier la présence de jade. Même les experts ne sont pas en mesure d’affirmer la nature de la pierre s’ils ne l’étudient pas grâce aux machines adéquates. En outre, il existe différentes qualités de jade (jadéite).
Il existe également du jade B + C, qui a été décoloré, stabilisé grâce à de la résine puis teinté. Quant à la néphrite, sa valeur ne justifie pas la nécessité de lui faire subir des traitements.
Afin de définir la qualité du jade, plusieurs critères sont pris en considération. Ils ne sont toutefois valables que dans le cas du jade de type A. La couleur d’abord, est primordiale, le vert impérial étant le plus recherché. La clarté ensuite : toutes les irrégularités empêchant le passage de la lumière réduisent la valeur de la pierre. La translucidité constitue un critère majeur, tandis que la coupe de la pièce doit être parfaitement symétrique (cabochon, bracelet, cercle de Pi, etc.).
Il existe du « faux » jade de synthèse, fabriqué en laboratoire, mais il est peu présent sur le marché. En revanche, d’autres pierres sont souvent utilisées pour imiter le jade. Les plus courantes sont la serpentine, la bowenite, le quartz teinté ou encore le grenat grossulaire (« jade du transvaal »). Mais ce n’est pas tout : certains marchands disent proposer du jade alors qu’en réalité il ne s’agit que de verre poli ou de… plastique !
En outre, ne vous laissez pas berner par les certificats délivrés par certaines boutiques. Ils n’ont aucune valeur. Les seuls faisant autorité sont ceux délivrés par les laboratoires spécialisés, les plus dignes de confiance ne se trouvant pas au Vietnam mais en Thaïlande, à Bangkok.
Il est malheureusement très difficile pour un néophyte de faire la différence. Julie Poli, gemmologue, met d’ailleurs en garde les potentiels acheteurs : « Si le jade paraît trop beau pour être vrai, c’est sûrement le cas ! »
Avant de faire un achat de jade, il vaut mieux définir un budget. Il est par exemple possible de trouver de la jadéite de type C pour quelques dizaines de dollars. En ce qui concerne les breloques et autres bibelots que l’on trouve sur les marchés ou dans les petites boutiques de Saigon par exemple, les prix oscillent généralement entre 5 et 15 dollars.
En revanche, si vous souhaitez investir dans une pièce de jade de grande qualité, mieux vaut se rendre chez des marchands réputés et être conseillé par un expert ! Gilles Gripari, bijoutier dans le centre-ville de Saigon recommande quant à lui de suivre ses coups de cœur, surtout lorsque l’on est en vacances dans le pays.
Crédits photographiques : Maureen Didde