Au 7e siècle de notre ère, l’Annam est le nom donné à l’un des nombreux protectorats de la Chine. L’appellation est ensuite reprise par les Français lors de leur occupation coloniale dans la moitié du 20e siècle.
En 679, la Chine, sous la dynastie des Tang, donne le nom d’Annam au protectorat établi sur une partie du territoire formant le Vietnam d’aujourd’hui. Étymologiquement, Annam est la traduction vietnamienne du mot chinois « le Sud pacifié », qui était la province chinoise la plus méridionale du règne.
Avant l’établissement du protectorat, la région est gouvernée par le Jiaozhou, une province impériale chinoise qui descend jusqu’au nord du Vietnam. Ne reconnaissant pas le régime militaire mis en place par les Tang, les populations locales vietnamiennes se rebellent contre les dirigeants.
Quelques révoltes sont menées et, décennies par décennies, le contrôle du gouvernement s’affaiblit et laisse entrevoir une perspective d’émancipation. Toutefois, ce n’est qu’en 939 que la domination chinoise prend fin grâce au meneur Ngo Quyen ; l’état indépendant du Vietnam, à l’époque nommé Dai Viet, est rétabli.
Par la suite, plusieurs tentatives de la Chine pour reprendre son ancien protectorat demeurent infructueuses. Cependant, le gouvernement chinois réussit à s’emparer de la région, mais pour une vingtaine d’année seulement, de 1407 à 1427. Ce n’est qu’après les années 1860 que la dénomination d’Annam fait sa réapparition sous le gouvernement français de Napoléon III, après la colonisation de la Cochinchine.
Après de mauvais traitements subis par les missionnaires et prêtres chrétiens, la France décide d’envoyer des troupes armées en Cochinchine, c’est-à-dire le sud du Vietnam moderne. Le 17 février 1859, les Français s’emparent de la capitale de la basse Cochinchine, Saigon. En 1862, les victoires militaires de la France contraignent l’empereur vietnamien Tu Duc à signer le traité de Saigon et léguer 3 provinces du sud du Vietnam qui forment la Cochinchine française.
À cette époque, l’Annam représente le centre du Vietnam. L’embrigadement de pirates chinois, les Pavillons noirs, par la région à l’encontre de la colonie française donne une excuse à la France pour agir. C’est le début de la conquête du Tonkin, le nord du Vietnam, qui n’est autre que le déroulement d’opérations militaires pour conquérir le fleuve Rouge et accéder au nord du pays pour gouverner le Tonkin et l’Annam.
La Chine désapprouve que la France prenne le contrôle du fleuve et entame la guerre contre la nation tricolore de 1881 à 1885. En 1882, les habitants de la région du Tonkin se révoltent contre l’oppression française mais ne parviennent pas à les repousser. En 1883, la domination française incite le traité de Hue qui définit le Tonkin et l’Annam comme protectorats français.
Le traité est inacceptable pour la Chine qui le désapprouve aussitôt. La guerre se solde en 1885 par la victoire de la France qui, par cette occasion, dirige l’ensemble du Vietnam. Le Tonkin, l’Annam et la Cochinchine sont désormais des protectorats français, l’Indochine française voit le jour. Plus tard, les réclamations autonomistes et indépendantistes commencent à se répandre vers 1920.
La Seconde Guerre mondiale joue un rôle primordial dans l’histoire du Vietnam. Depuis 1940, le Japon est présent en Indochine et ordonne aux états sous la gouvernance de la France de proclamer leur indépendance. En mars 1945, le Japon détruit l’administration coloniale de l’Indochine par une attaque surprise visant les divisions militaires françaises.
Après cette intervention, l’empereur de l’époque, Bao Dai, déclare l’indépendance de l’Annam et du Tonkin à Hue le 11 mars 1945. Les Français reprennent progressivement le contrôle, la guerre d’Indochine éclate fin 1946. Le Vietnam, suite à la guerre, sera divisé en deux territoires, le Nord et le Sud, respectivement la République démocratique du Vietnam et la République du Vietnam.