Champassak envoûte tout voyageur par la beauté du cadre qui l’entoure et la bonne conservation des vestiges qui la compose. Mais ce qui saisit surtout le cœur des plus intrépides, c’est la tranquillité du lieu, et son absence de touristes. Découverte d’un site incroyable inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 2001.
Le terme de Champassak ne désigne pas uniquement les ruines de l’empire khmer, qui régna du 10e au 15e siècle, mais la région toute entière. Situé sur les rives du Mékong, au sud de Pakse, Champassak est une province reculée dans le sud du Laos. Avec une population atteignant plus de 600 000 habitants pour un territoire de 15 000 km2, elle voit le tourisme se développer sereinement depuis quelques années pour dévoiler au monde les richesses culturelles et naturelles qu’elle recèle.
Le site reconnu par l’UNESCO est celui de Vat Phou. Construit dans un premier temps au 9e siècle, de nouveaux édifices y furent ajoutés aux 12e et 13e siècles. Cet ensemble de temples regroupe aussi deux anciennes villes khmers pré-angkoriennes et le temple Vat Phou. Les principaux monuments sont placés à flanc de colline entre la montagne Phou Bassak et la rivière.
Depuis les rives du Mékong, une large allée bordée de statues fait face, ainsi que deux temples aux sculptures encore intactes. Ils sont appelés « Palais des hommes » et « Palais des femmes ». En retrait, une allée longée par le temple Nandin conduit à celui de Ban That et de Nang Sida et finit quelques milliers de kilomètres plus loin aux mythiques temples d’Angkor au Cambodge.
La ville fut pendant un temps la capitale de l’empire sous le roi Mahendravarman (fin du 6e siècle), mais elle perdit rapidement sa notoriété avec la création d’Angkor au 9e siècle. Elle reste toutefois un lieu de pèlerinage bouddhiste très fréquenté.
La découverte la plus originale du site est sans doute la source sacrée, révélée en 1991 et située à l’écart dans une grotte. Cet endroit regroupe des aménagements utilisés pour la récolte de l’eau dont des bassins en grès vert, des statuettes khmères de bronze ainsi qu’un aqueduc permettant d’acheminer l’eau vers le sanctuaire. L’extérieur du bâtiment est recouvert de sculptures représentants des devata (déesses) et des dvarapala (gardiens de porte). Au-dessus des portes, on reconnaît Krishna, un des avatars du dieu hindou Vishnou, et de nombreuses autres divinités telles que Shiva, Vishnou ou Ramayana.
D’autres temples subsistent à quelques kilomètres de Nang Sida, de part et d’autre de la rivière, mais ne sont pas aussi bien conservés. On compte parmi eux Tomo également appelés Huei Tomo ou Oubmong qui se situe sur la rive gauche du Mékong dans l’axe de Vat Phuc. Nang Sida fut, quant à lui, construit en même temps qu’Angkor Vat et Thao Thao, pour sa part, fait penser à une chapelle d’hôpital par la disposition de ses différents bâtiments.
Au-delà de la visite de ces incroyables vestiges, vous pourrez également profiter des beautés de la nature environnante. Au programme, les chutes de Li Phi, nommées ainsi car elles finissent leurs courses dans un cul-de-sac, se trouvent à la frontière entre le Cambodge et le Laos. Pour les atteindre, il faut traverser une jungle tropicale à vélo ou en scooter ; autant dire qu’elles sont préservées du tourisme de masse ! C’est donc pratiquement seul que vour profiterez de ce spectacle éblouissant.
La nature de cette région offre également de très belles randonnées sur l’archipel de Si Phan Don. Son nom signifie « 4 000 îles ». Il s’agit en effet d’un archipel situé en plein milieu du fleuve Mékong. Les principales îles, Khong, Det et Khon, sont les moins visitées mais les plus passionnantes.
Au Sud de l’île de Don Khon, dans une retenue d’eau appelé Boong Po Gooang, il est possible d’admirer les mythiques dauphins de l’Irrawady. Sur des bateaux qui prennent trois personnes au maximum pour une durée de 1h30, vous pourrez suivre la trace de ces magnifiques mammifères blancs qui ont la caractéristique de vivre en eau douce et d’avoir une large bosse au niveau du nez.