L’un des animaux emblématiques d’Asie du Sud-Est est certainement l’éléphant d’Asie. Ce mammifère géant, symbole fort de cette région du monde, est ancré dans la culture et les traditions asiatiques depuis des milliers d’années.
L’éléphant d’Asie, Elephas maximus, est un animal colossal de la famille des éléphantidés qui se divise en quatre sous-espèces. Physiquement plus petit que son homologue africain, le mammifère peuple les pays que sont le Vietnam, l’Inde, la Thaïlande, le Laos et le Népal. Historiquement, l’éléphant d’Asie a joué un grand rôle dans l’essor des civilisations asiatiques depuis sa domestication il y a près de 5 000 ans. Son utilisation comme moyen de transport, auxiliaire de guerre et ouvrier dans la récupération du bois lui doivent son vénérable statut.
Au Vietnam, l’éléphant d’Asie porte sur son dos une grande importance tant au point de vue culturel que religieux. Jadis, les ancêtres de ce pachyderme glorifiaient les cours royales et étaient vénérés par les minorités ethniques. Son rôle dans la guerre pour l’indépendance du Vietnam, dans le transport des lourdes charges, lui doit l’éternelle reconnaissance des Vietnamiens.
En Asie, ce géant n’est autre que le plus grand mammifère terrestre du continent. En moyenne, l’animal mesure 3 mètres de haut pour un mâle et 2,5 mètres pour une femelle, son poids varie entre 2,75 et 4 tonnes. Outre sa plus petite taille, l’éléphant d’Asie se différencie véritablement de son cousin africain par le bout de sa trompe. Cette dernière ne possède qu’un seul « doigt » préhensible sur sa lèvre supérieure, l’éléphant d’Afrique, lui, en exhibe deux.
Une autre particularité de cette espèce est ses petites oreilles qui, cependant, ne l’empêchent pas d’être réputée pour son ouïe développée. De plus, l’éléphant d’Asie possède une bonne vue et un bon odorat grâce aux fabuleuses capacités olfactives de sa trompe. Pour le reconnaître, le colosse herbivore porte une peau de couleur pouvant aller du gris au marron, et parfois, des petites tâches roses sur certaines parties du corps.
À l’état sauvage, on retrouve le pachyderme en troupeau dans les forêts denses et ombragées où la flore lui permet de rassasier son régime de végétarien. Toutefois, l’éléphant d’Asie est menacé d’extinction dans son habitat naturel. En cause, la traditionnelle déforestation, les cultures sur brûlis et l’augmentation des peuples autochtones. À savoir, un cinquième de la population mondiale vit dans ou à la limite des zones d’habitat de ces éléphants.
Le Vietnam, l’Inde et la Birmanie ont interdit la capture d’éléphants sauvages. Toutefois, la législation de ces pays d’Asie du Sud-Est ne permet pas d’arrêter certaines dérives nuisant à la pérennité de l’espèce. Le commerce illégal d’animaux sauvages et le braconnage d’ivoire en sont les meilleurs exemples. De plus, les chiffres de la WWF indiquent qu’il resterait entre 25 600 et 32 750 individus dans la nature.
Aujourd’hui, l’éléphant d’Asie domestiqué est utilisé le plus souvent pour le tourisme. Attractions et numéros de spectacles définissent la principale activité de ces animaux. Par ailleurs, on les retrouve également pour les cérémonies et fêtes religieuses, le transport, ainsi que les missions de conservation animalière.
En outre, la conservation de cette espèce est prise au sérieuse dans les pays comme le Vietnam. Par exemple, la province de Dak Lak propose une prime de 20 000$ pour le propriétaire d’un éléphant si ce dernier arrive à avoir un éléphanteau. Toutefois, l’argent n’est pas le réel problème pour tenter de conserver l’éléphant d’Asie. « Au lieu de nous donner de l’argent, donnez-nous des forêts s’il vous plaît. Nous aiderons les éléphants à se reproduire », témoigne un éleveur d’éléphants de Dak Lak, interrogé par VietNamNet Bridge.
Crédits photographiques : Thangaraj Kumaravel