Le Vietnam est bien souvent associé à de magnifiques paysages de rizières, plates ou en terrasse. Et pour cause ! Il est le premier producteur mondial de riz. Les rizières se trouvent donc partout dans le pays, tout au long de l’année. Mais quels secrets se cachent derrière ces superbes images ? Qui et qu’est-ce qui rend possible la beauté de ces paysages ? Découvrez toute l’importance de la culture du riz au Vietnam.
Grâce à leur situation géographique, de nombreux pays d’Asie cultivent le riz. Ce continent assure 90% de la production mondiale et en consomme tout de même 86%. De Bali et ses rizières sublimes de Jatiluwih, aux Philippines et ses splendides terrasses de Cordillera Central inscrites à l’UNESCO, l’Asie est dotée de paysages à couper de souffle, qui résultent d’un travail méticuleux et constant.
Le Vietnam est gâté par mère nature car il dispose d’un sol riche. Le pays exploite 82% de ses terres cultivables, tant dans le nord montagneux que dans le sud plus fluvial. Il dispose en effet de deux principales régions productrices de riz. Le delta du Mékong, qui se situe au sud de Hô Chi Minh-Ville, concentre 52 % de la production tandis que le delta de la rivière Rouge, dans le nord représente 18%.
En 2014, le Vietnam a exporté 6,3 millions de tonnes de riz. Cette production excédentaire ne profite pas uniquement aux grandes puissances mondiales mais aussi aux pays voisins qui ont une production trop faible. Sur le territoire vietnamien, le riz est un moyen de subsistance stable pour les populations les plus pauvres.
Les rizières s’organisent généralement sous forme de bassins délimités par des digues. Ce type de culture dessine de magnifiques paysages. La couleur des rizières varie en fonction de la maturité du riz. Il est tout d’abord vert clair puis vert foncé, et se décline ensuite dans des tons jaunes. Le jaune signifie que le riz sera bientôt récolté.
Le delta du Mékong voit défiler trois récoltes par an tandis que le nord montagneux n’en dispose que de deux, en mai et en octobre. Vous préférez les paysages à flan de collines ? La meilleure période pour aller visiter les rizières à Sapa est en mars-avril, où le riz est très vert, ainsi qu’en septembre-octobre, durant lesquels il offre des teintes dorées, prêt à être récolté.
La récolte est un moment très beau à photographier. Si vous souhaitez également comprendre la complexité du labeur des paysans, il est possible d’organiser un moment avec eux durant la récolte.
Les deux méthodes principales pour cultiver le riz sont les suivantes :
=> La riziculture irriguée
Elle couvre 55% des superficies cultivées d’Asie et consiste à définir l’arrivée d’eau grâce à des installations hydrauliques. L’alimentation arrive par des canaux, reliés à des rivières voisines. C’est au travers de cette culture que la « révolution verte » s’est mise en place dans les années 60 pour améliorer le rendement agricole de plusieurs pays asiatiques. Bien que l’effet escompté ait été atteint, cette utilisation excessive des sols épuisés par les engrais et les pesticides a été plus que néfaste pour les agriculteurs locaux. Plutôt coûteuses, ces installations ne sont toutefois pas à la portée de tous les paysans.
=> La riziculture inondée
Elle n’utilise aucun drainage. L’eau provient des pluies ou d’étroits canaux naturels juxtaposés aux parcelles de terre. En effet, le rendement est moins important que dans la première configuration.
Cette liste n’est pas exhaustive mais rassemble les deux méthodes les plus répandues. La variante principale demeure la surface sur laquelle est cultivé le riz. Il peut prendre place sur de vastes plaines mais tout aussi bien en montagne. Cette dernière disposition s’appelle « en terrasse » et couvre des pans entiers de montagnes dans le Nord du Vietnam et notamment autour de Sapa.
Bien que l’organisation des rizières puisse différer, le processus de fabrication du riz demeure identique.
Si l’environnement le permet, des buffles s’y attellent. Deux bêtes sont attachées à un joug qui leur permet de tirer une herse. Enfoncée dans la terre, la herse aère le sol et détruit les mauvaises herbes.
Le riz est planté sur une petite partie qu’on appelle pépinière. Ces petites pousses se développent jusqu’à donner un épais amas.
Le riz est ensuite séparé en de multiples bottes replantées sur toute la surface de la rizière.
Les rizières sont asséchées au bout de deux à trois mois.
Différents facteurs menacent chaque année la riziculture vietnamienne. Tout d’abord, la monoculture risque d’amoindrir la fertilité du sol. Pour y recourir, certains agriculteurs alternent donc culture du blé et culture du riz sur un même sol. En parallèle, l’utilisation des engrais, qui a certes diminué depuis la révolution verte des années 80, demeure une cause de l’appauvrissement des sols. En outre, les fortes moussons qui s’abattent sur certaines régions du Vietnam peuvent réduire à néant les efforts des agriculteurs. Mais le phénomène étant récurrent, il est possible d’anticiper ces destructions systématiques et prévoir des aménagements adaptés.
Le riz est une plante très répandue dans toute l’Asie. Elle occupe une place prépondérante dans l’économie vietnamienne. Omniprésente dans l’alimentation du pays, elle se décline en de nombreuses couleurs, et s’utilise dans des plats salés comme dans les desserts.
Crédits photographiques : Phi Phi Hoang