L’histoire ne se trouve pas que dans les livres. Les bâtiments qui nous entourent regorgent de souvenirs, pour qui veut bien les voir. Au Vietnam, 6 hôtels témoignent, à travers leur évolution, des événements qui se sont succédé au cours du 20e siècle. Ils font aujourd’hui partie de ces bâtiments mythiques, pour replonger dans le passé le temps d’une visite.
Construit en 1901 par deux investisseurs français, il devient rapidement un lieu incontournable de rencontre pour la société coloniale. Pendant et après la guerre, il sert de base à la presse et aux diplomates. Depuis l’indépendance en 1954, il est le lieu de réception officiel pour les personnalités importantes de passage au Vietnam, mais est également ouvert à tous les visiteurs. En 2009, il est le premier hôtel de la chaîne Sofitel à être estampillé « Legend », classification réservée aux hôtels historiques. Il y en a aujourd’hui 7 au total à travers le monde.
Il s’élève à l’angle de la rue Dong Khoi (anciennement rue Catinat) à Hô Chi Minh-Ville et bénéficie d’une vue surplombant la rivière Saigon. Construit en 1925 par l’entreprise Hui-Bon-Hoa, il a été le premier hôtel au management local à se voir attribuer 5 étoiles en 2007. Il a notamment accueilli François Mitterrand, ainsi que Catherine Deneuve lors du tournage du film Indochine (1992). De nouvelles ailes ont été ajoutées récemment afin de répondre à la popularité croissante de l’endroit. Le Breeze Sky Bar constitue notamment l’un des lieux fétiches des visiteurs pour aller prendre un verre en fin de journée.
Situé à côté de l’Opera House d’Hô Chi Minh-Ville, il fut construit en 1959, selon les plans de deux architectes, l’un Français, l’autre Vietnamien. Pendant le conflit, les correspondants de guerre s’y retrouvaient sur le toit-terrasse, toujours en place à l’heure actuelle (Saigon Saigon Bar). L’hôtel abritait aussi les bureaux de plusieurs chaînes de télévision. Aujourd’hui, l’endroit s’est modernisé, avec notamment l’ajout d’une aile haute de 24 étages. C’est aussi l’un des seuls lieux de la ville abritant un casino.
Érigé en 1880 par Pierre Cazeau, il fait partie des plus anciens bâtiments de la ville. Mathieu Franchini, Corse installé en Indochine, l’acquiert en 1930. Il en sera le directeur jusqu’en 1965, date à laquelle il passe le flambeau à son fils, le peintre et écrivain Philippe Franchini. L’hôtel est notamment célèbre pour sa cour intérieure, où fleurissent trois frangipaniers toujours en place depuis sa construction. Durant la guerre, les agents secrets y rencontraient leurs informateurs. Graham Greene y a écrit une partie de son roman Un Américain bien tranquille et certaines scènes du film y ont été tournées.
Il a d’abord été un garage français au début du 20e siècle, avant d’être transformé en centre de commerce en 1959. L’année suivante, il est cédé au Centre culturel américain. Pendant la guerre, il constitue le lieu de réunions quotidiennes des militaires américains. Pham Xuan An, le plus célèbre espion vietnamien, s’y rendait souvent. À partir de 1975, le bâtiment est acquis par Saigontourist HCMC qui en fait un hôtel international. Situé sur Nguyen Hue, l’une des plus belles avenues de Saigon, il jouxte l’Hôtel de ville.
Construit en 1930, il est fondé par Henri Chavigny de Lachevrotière, puis vendu à Patrice Luciani, en 1932. Celui-ci change le nom de l’hôtel en Saigon-Palace. En 1939, le bâtiment est cédé à un autre Corse, Antoine Giorgetti, qui le transforme en appartements. Après l’indépendance du pays en 1954, l’hôtel devient propriété de l’état vietnamien. Vient ensuite une période assez maussade, à laquelle succède une rénovation de 1995 à 1998. L’hôtel grandit en popularité et obtient 4 étoiles en 2004.
Crédits photographiques : Richard Allaway (Rex Hotel)