Cette année a été celle de la chèvre, un des animaux du calendrier vietnamien. Mais en plus du symbole, la bête est également connue pour sa chair, qui dans certaines régions du Vietnam est une spécialité culinaire. Qu’en est-il de sa viande délicate qui partage les avis ?
Malgré la mauvaise réputation dont elle pâtit, la viande caprine est, certes, forte en goût mais très savoureuse. Elle est cuisinée dans de nombreux pays pour ses apports nutritifs. Riche en protéine, elle renferme peu d’acides gras saturés, ce qui peut réjouir les personnes devant surveiller leur cholestérol. La viande de chèvre améliore aussi la circulation sanguine, contient de nombreux enzymes qui facilitent la digestion et aident à prévenir certains troubles tels que l’asthme et même l’impuissance sexuelle.
Si vous avez l’opportunité de vous rendre dans le Nord du Vietnam et notamment au cœur de la région de Ninh Binh, il serait mal venu de passer à côté de cette viande délicieuse. Sa chair y est bien plus tendre. Pourquoi ? Car les chèvres vivent en pleine nature et sont nourries plus sainement. Mais à cause de son prix quelque peu élevé, elle n’est pas disponible dans tous les restaurants.
Dégustée sous plusieurs formes et accompagnée de nombreuses épices, elle saura assurément conquérir votre palais. Elle peut être cuite à la vapeur, en sauce ou grillée, et dévoile à chaque fois une particularité différente. Elle est utilisée dans des nems, ou en boulettes agrémentées de sésame, de citronnelle et d’une pointe de piment. Mais selon le quotidien vietnamien Thanh Nien News, le plat de chèvre le plus réputé dans la région est le de tai chanh. La viande y est à peine cuite, et accompagnée de citrons.
Dans le sud du pays, la viande de chèvre se mange souvent en curry : le ca ri de (curry de chèvre). Le curry est un plat répandu au Vietnam. Pourtant, la version à la chèvre diffère quelque peu : la sauce est plus pimentée et contient souvent du lait de vache. D’après certains, ce plat montre l’influence de la communauté indienne qui était installée en Cochinchine depuis le 18e siècle environ. Établie pour faire du commerce, elle aurait emmené avec elle certaines traditions culinaires, et notamment des épices et l’utilisation du lait de vache dans les préparations, une caractéristique inexistante de la cuisine vietnamienne. Le ca ri de est généralement servi avec un banh mi nature. Attention à vos papilles toutefois, car c’est un plat très épicé !
Sources : Indian Communities in Southeast Asia, by K S Sandhu, A Mani (Google Books)